Histoire
La Médina d’Agadir
Au commencement…
Dans chaque ville du Royaume, les anciennes médinas sont les gardiennes de l’histoire de la civilisation marocaine.
Privée de sa vieille ville lors du séisme de 1960, Agadir a touché le cœur de Beato Salvatore dit Coco Polizzi, qui, animé d’une volonté ardente démarre les travaux de ce projet pharaonique en 1992. C’est une véritable médina miniature bâtie avec des méthodes traditionnelles inspirées des constructions ancestrales, en utilisant des matériaux issus principalement de la région (Pierre blanche d’Agadir, pierre rouge d’Argana, ardoise verte d’Anzi, terre ocre de Taliouine, bois d’eucalyptus et de laurier, etc.)
L’aspect architectural se base principalement sur des détails de décoration et de formes, et vont du plus étroit : ruelles, ateliers, niches, fenêtres… au plus étendu : patios, places, amphithéâtre… Ce chef d’œuvre architectural d’inspirations arabes, amazighes, andalouses, grecque et romaine, rend un magnifique témoignage du savoir-faire artisanal de la région.
Aux détours des petites ruelles, traversant de magnifiques galeries d’arcades, tous les ouvrages de la Médina démontrent l’habileté des maîtres artisans « Les Maâlems», pilotés par la direction artistique et technique de Coco Polizzi : coursives, portes amazigh en bois sculpté, volutes de fer forgé, moucharabieh, pierre gravée, mosaïques romaines, vitraux de couleurs, tapis amazighs en mosaïques, etc.
La médina d’Agadir porte en elle une dimension intrinsèque de sauvegarde du patrimoine culturel et architectural amazigh et de transmission des savoirs faires ancestraux.
Beato Salvatore Polizzi (19/09/1941- 21/04/2021)
Né à Rabat le 19 septembre 1941, Coco Polizzi, de son vrai prénom Béato Salvatore, est issu d’une famille, de bâtisseurs siciliens, arrivée dans la capitale du pays en 1906, peu avant le protectorat français. Son père devient par la suite Entrepreneur en bâtiment et Coco poursuit sa scolarité normalement.
Très tôt, Il se passionne pour l’architecture, et développe ses talents auprès de son père et de son grand frère. A 14 ans, il rejoint les beaux-arts et ambitionne de devenir « architecte- bâtisseur » ; Ce qu’il deviendra plus tard.
Considéré comme l’un des plus grands maîtres artisans du Maroc, il consacra sa vie à la construction et à la décoration d’hôtels, de villas de luxe, d’appartements, de restaurants et de bien d’autres bâtiments encore, aux quatre coins du monde.
A la mort de son père, Coco prend la décision de s’installer avec son épouse et ses filles à Agadir en 1970. Il participe alors à de nombreux projets de construction publique et privée. Amoureux de la nature, il sillonne l’arrière pays et découvre les fabuleux trésors architecturaux et les matériaux dont recèle la région.
Malgré le challenge réussi du grand projet de la reconstruction de la ville d’Agadir, lancé par le Roi Mohamed V, suite au terrible séisme de 1960, Coco espère apporter un jour sa pierre à l’édifice, en offrant une Médina à la capitale du Souss. Agadir, ville touristique par excellence, à l’instar des autres villes du Royaume n’en possède pas. Et par amour pour son pays, de l’artisanat et de l’architecture, va naître le grand projet de la construction de la Médina d’Agadir, projet fou, auquel personne ne croyait .
En 1992 il commence les travaux. Quelques années plus tard un chef d’œuvre voit le jour, issu de la seule imagination et le savoir de cet Homme, qui avait pour devise « tout rendre et tout donner avant de partir »…
Il décède le 21 avril 2021 et est enterré à Rabat, sa ville natale.
Mon seul rêve, c'est de donner tout ce que je sais avant de partir.
On ne devrait pas mourir avec des secrets. Je pense que c'est le seul pêché de la vie.
La Médina d’Agadir c’est :
Hectares de ruelles, de porches gravés et de forêt.
Années de construction suivant des techniques ancestrales.
Artisans de différentes disciplines ayant participé à sa construction.
Siècles d'histoire et de patrimoine architecturale marocain.
Une invitation au voyage
Découvrez La Médina d’Agadir dans les détails.