Héritage architectural Amazigh

Architecture

Héritage du territoire du Souss Massa

Édifiée au coeur des forêts d’eucalyptus entourant le centre urbain d’Agadir, la Médina se déploie à l’intérieur de remparts ocre, en méandres impressionnants de ruelles, terrasses, cours intérieures et escaliers dérobés, coursives et galeries, offrant nombre d’angles de vue aux objectifs des photographes et au regard des amateurs.

Étendue sur quatre hectares et demi, la Médina d’Agadir est un chef-d’œuvre architectural, témoin du génie constructif amazigh, tant par son inspiration antique que son adaptabilité aux influences successives des civilisations qu’il a côtoyées à travers les siècles.

Lieu encore confidentiel, la Médina d’Agadir est aujourd’hui, avec discrétion et délicatesse, une place de haut lieu de promotion de l’héritage du territoire du Souss Massa. Un musée à ciel ouvert.

Une invitation au voyage

Face à la placette de l’entrée, un majestueux porche de pierre invite les visiteurs à le franchir pour aprenter les ruelles de la Médina.

Ce splendide ouvrage a été réalisé, sur sa face pincipale, par les frères Taddart venus de la localité d’Argana. L’histoire veut qu’après en avoir posé les fondations, Coco Polizzi ait donné carte blanche aux deux artisants pour réaliser son élévation et ses ornements.

Pour lui plaire, ces derniers ont alors déployé tout leur savoir-faire, multipliant les références aux origines méditerranéennes et chrétiennes du Maître-Artisan, tandis qu’en écho à leur démarche, coco Polizzi s’est attelé à la réalisation de l’envers du porche, exacerbant, pour sa part, les motifs amazighs caractéristiques de la région et les relifs de la construction.

Placé à la croisée des chemins, cet édifice, nommé Porte Taddart en souvenir des deux artisants, se travers à l’ombre de sa coupole et offre plusieurs itinéraires à la curiosité des pomeneurs.

A la Médina d’Agadir, il existe des matériaux insolites, des matières revisitées, des destins d’objets sublimés.

Abritant en son coeur une multitude de ruelles étroites, la Médina d’Agadir aime entraîner le visiteur à se perdre au fil de sa promenade. Coins, recoins, arcades et portes dérobées, les ruelles semblent jouer de leurs ressemblances et de leurs différences pour l’inviter à s’attarder plus longtemps.

Les mosaïques figuratives

À la Médina, les mosaïques les  plus figuratives puisent leurs sources aux prémices de l’art, plus de deux millénaires avant notre ère. C’est dans l’antique Mésopotamie, région historique située entre les fleuves Tigre et Euphrate au Moyen-Orient, qu’apparurent les premiers ouvrages de mosaïque connus au monde. Ces tableaux décoratifs s’inspirent aussi grandement des oeuvres de l’époque gréco-romaine, à l’iage de ces profiles de femmes aux longs cheveux cernés de diadèmes et de rubans.

Les vitraux de couleurs

A la façon d’un moucharabieh qui permet de voir sans être vu, d’une lanterne en dinanderie ou d’un photophe en cire, les vitraux de couleurs témoignent d’un artisanat porté sur les jeux de transparence, la lumière et les couleurs. Pour ces vitres opaques et en relief, Coco Polizzi et ses artisans ont fait appel à une technique de collage de verres teintés, de part et d’autres d’une vitre blanche, créant ainsi des mélanges innovants de couleurs rehaussés de motifs amazighs, à travers lesquels transparaissent les volutes de la grille en fer forgé des fenêtres.

Les tapis amazigh en mosaïque

Enigmatiques et envoûtantes, les mosaïques amazighes imitent à s’y méprendre les célèbres tapis faits-main de la région. Confectionnées dans les ateliers de la Médina d’Agadir, les pièces multicolores remplacent ici les brins de laine noué. Depuis des siècles, les femmes de l’Atlas tissent de magnifiquent tapis et se transmettent ce savoir-faire au coeur des montagnes. Sur les murs de la Médina d’Agadir, les fresques-tapis en mosaïque attendent les visiteurs au hasard des ruelles et des arcades… Un itinéraire passionnant à la découverte de leurs messages secrets.

L’amphithéâtre

Pour le bâtisseur de la Médina, il était indispensable que la cité ait un espace
dédié aux arts du théâtre et de la scène. C’est ainsi que ce lieu de culture s’esquissa dès les tout premiers plans sous la plume de Coco Polizzi.

La matériau qui a été privilégié pour sa construction est la pierre dorée de Bouskoura. Issue des carrières de Bouskoura, localité célèbre pour sa grande forêt d’eucalyptus, cette pierre offre une surface poreuse et rugueuse où transparaissent de petits sédiments. Elle offre surtout une couleur dorée unique, devenue la signature chromatique des colonnes de l’amphithéâtre.

Mêlant lignes méditeranéennes et orientales, l’architecture de l’amphithéâtre
marie la pierre à la brique de terre et s’orne d’un fascinant parterre de mosaïques. Une série d’arcades encadre les lieux de part et d’autre. Doté d’une vaste esplanade et de gradins pour le public, l’amphithéatre accueille, tout au long de l’année, de beaux festivals internationaux et de grands événements professionnels et privés. Veritable lieu de spectacle l’édifice recèle, par-delà son fond de scène, des loges spacieuses pour la préparation des artistes.

Les rosaces

Splendides rosaces mêlant les codes artistiques de l’époque romaine et la géométrie des zelliges mauresques, les mosaïques de sol de la Médina sont véritablement fascinantes, incarnant à elles seules l’esprit créatif et l’identité cosmopolite de la cité. Comme une symbolique mystérieuse, un algorithme secret que seule la cité aurait le pouvoir de déchiffrer, les rosaces de mosaïque se déclinent à l’infini sur les murs, les tables et les pavés de la Médina d’Agadir.

Les galets d’ardoise

En ornement sur les murs, en pavés au sol ou en mosaïque, les galets d’ardoise sont largement utilisés dans la Médina d’Agadir. Morceaux de roche tombés dans le lit des oueds, ces galets roulent au fil de l’eau là où ils sont ensuite recueillis, naturellement polis par les éléments, de formes et de tailles diverses selon la distance paroucrue. Cette technique de construction est originaire du territoire d’Argana, à 70km d’Agadir.

Les fresques de mosaïque

Entièrement réalisées par les maîtres-artisans de la Médina d’Agadir, de sublimes mosaïques embellisent les placettes, les ruelles et les intérieurs de la cité, exprimant la variété d’influences de leurs auteurs. Avec pour point d’ancrage la Met Méditerranée dont ils partagent la riche de cultures passées et présentes. Coco Polizzi et ses artisans ont laissé libre cours à leurs souvenirs, à l’appel de leurs origines pour créer ces oeuvres d’art qui invitent au voyage.

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